Georges Rousse revient à Reims pour créer de nouvelles oeuvres dans les anciens celliers Jacquart.
Il interviendra à partir du 13 février jusqu'au samedi 18 février 2012 accompagné dans la réalisation par le service culture de la ville de Reims, les ateliers de la ville de Reims, des membres de l'association "La salle d'attente", de "Prisme" club d'entreprises mécènes et de 8 étudiants de l'école ESAD de Reims.
Le projet est piloté par la ville de REIMS.
avec l'aide de Prisme, club d'entreprises mécènes
de l'ESAD, école d'art et design de Reims
de l'association La salle d'attente, photographie contemporaine.
Georges Rousse
De la réalité à l’illusion
Depuis le début des années1980, G Rousse produit une œuvre photographique importante dans laquelle se répète le principe de l’anamorphose, technique de trompe l’œil appliquée à un lieu ou un espace architectural précis.Il s’approprie temporairement ce site et, à l’aide d’assistants, peint sols et plafonds dans le but de créer une forme en suspension visible d’un unique point de vue. Les lieux choisis sont la plupart du temps des endroits désaffectés, voués à la destruction, usines ou espaces jadis très investis par des fonctions industrielles ou commerciales. Ils peuvent être aussi des lieux destinés à être réhabilités comme son intervention en 2008 dans les halles du Boulingrin à Reims.Le choix de ces lieux n’est pas anodin dans l’œuvre de l’artiste qui balance du passé au présent, de la fonction disparue à l’énergie retrouvée grâce à l’œuvre d’art. De la même façon, cette intervention contemporaine nous renvoie au « genius loci », l’esprit protecteur d’un lieu dans la religion de la Rome antique. La mémoire trouve donc ainsi toute sa place dans ses œuvres.
Pour réaliser ses photographies, Georges Rousse adopte une démarche interdisciplinaire et se déplace entre les médiums traditionnels. Il est à la fois concepteur, peintre, plasticien, artisan, architecte et photographe. Une fois l’œuvre pensée et réalisée sur des dessins préparatoires, il devient maître d’œuvre et chef d’équipe d’un projet avec un seul but : trouver les meilleurs solutions techniques à la réalisation d’une installation qui repose sur un jeu visuel. Une fois les volumes construits, il n’est qu’au milieu du parcours vers la réalisation de son œuvre. Pour aller plus loin que ce simple jeu, il transforme cette réalité en la photographiant.
Il est essentiel de comprendre que Georges Rousse fait OEUVRE par ce passage de la réalité en trois dimensions à l’illusion en deux dimensions. La photographie était censée représenter le monde, l’artiste le déforme en lui retirant le volume, provoquant une illusion optique et un bonheur ludique pour les regardeurs.
« N’est ce pas le projet de l’artiste que de montrer le réel de façon imprévue ? » nous dit Georges Rousse. Au delà de l’expérience méditative, chaque œuvre de l’artiste nous amène à douter de notre perception visuelle et nous questionne sur notre capacité à nous perdre dans ses images, de la réalité à l’illusion.
Alain Collard
Association La salle d’attente
